La hausse des consommations d'électricité fragilise le réseau, et augmente les émissions de CO2

 Une problématique générale en France...
La consommation nationale d'électricité est en augmentation permanente. L'actualité est fréquemment là pour le rappeler : année après année, les records de puissance appelée sur les réseaux sont immuablement battus. Ainsi, du 5 au 7 janvier 2009, suite à une période de grand froid, les pics historiques ont été successivement dépassés pour atteindre 92 400 MW, dépassant ainsi de près de 4 % le précédent record de consommation de 88 960 MW atteint en décembre 2007.



Le développement des usages de l'électricité est d'abord dû à la clientèle raccordée en basse tension (clientèle domestique, professionnels, services publics...), la consommation industrielle s'étant stabilisée depuis plusieurs années.
En période de pointe, la production nucléaire de base est complétée essentiellement par une production issue de combustibles fossiles. Cette production est alors fortement émettrice de CO2. Le contenu moyen en CO2 du kWh de chauffage électrique est ainsi estimé entre 130 g et 260 g (moyenne 180 gCO2/kWh, à comparer à 205 gCO2/kWh pour le gaz). En outre, si nous considérons le contenu CO2 du kWh marginal (c'est-à-dire les émissions de CO2 engendrées par la consommation d'un kWh supplémentaire par rapport à la consommation moyenne actuelle), nous atteignons entre 600 et 700 gCO2/kWh (source : note ADEME/RTE).
Outre l'importance des émissions, la croissance des consommations nécessite des investissements importants pour le renforcement et l'extension des réseaux de transport et de distribution d'électricité. Ainsi en 6 ans, les investissements de RTE auront quasiment doublé pour atteindre plus d'un milliard d'euros prévus en 2009 (source : RTE).

 ... Accentuée par les spécificités bretonnes
La Bretagne est très largement contributrice à la tendance générale puisque sur les dix dernières années, le taux de croissance annuel moyen est plus de deux fois supérieur à la moyenne nationale (2,7 % contre 1,3 %). Ainsi, le 7 janvier dernier, le pic de consommation atteignait 17 000 MW dans l'Ouest, en augmentation de 6 % par rapport au précédent record (et de 13 % par rapport au pénultième en janvier 2006), soit 2 points de plus que la moyenne nationale.

Parallèlement, la région soufre d'un manque structurel de moyens de production. Les petites unités de production (usine marémotrice de La Rance, Turbines à Combustion de Brennilis et Dirinon, plusieurs barrages hydro-électriques...), et le parc éolien (en fort développement) ne couvrent à l'heure actuelle que 7 à 9% de la consommation bretonne d'électricité.

La Bretagne est donc très largement tributaire des importations, c'est-à-dire du réseau de transport à très haute tension. En période de pointe, celui-ci est extrêmement sollicité, et peut atteindre rapidement un état de saturation. D'autant plus que l'amplitude de ces pointes est de plus en plus marquée.

La carte ci-dessous, établie par RTE, dresse une prospective de la situation de fragilité du réseau de transport d'électricité à l'horizon 2020, en Bretagne :